Goliath — La force tranquille du Tabernacle
Dans l’univers du cigare, certains noms résonnent comme des légendes. Goliath, la dernière création de Nick Melillo pour la gamme Tabernacle, ne fait pas exception. Dès qu’on l’aperçoit, on comprend qu’on est face à un monument. Massif, imposant, mais raffiné — ce cigare porte son nom avec noblesse.
La première chose qui frappe, c’est la robe sombre et grasse de la cape Connecticut Broadleaf, soigneusement enroulée sur un assemblage complexe de feuilles. À l’intérieur, un cœur robuste mêle tabacs nicaraguayens et honduriens à un liant mexicain San Andrés, réputé pour sa puissance et sa profondeur. Le tout compose un mélange dense, à la promesse affirmée.
Dès l’allumage, une charge de poivre noir surgit, franche et vibrante, comme une ouverture orchestrale. Mais très vite, la composition se nuance. Les épices laissent entrevoir une richesse plus sombre, où se croisent des accents terreux, des effluves de chêne carbonisé, et cette note sucrée de mélasse, presque inattendue, qui vient arrondir l’ensemble.
La fumée est dense, savoureuse, et l’équilibre étonne : malgré sa stature, Goliath n’écrase jamais. Il impose sa présence avec mesure, délivrant une intensité maîtrisée à chaque tirage. C’est un cigare de caractère, oui — mais aussi de précision, un géant qui sait marcher doucement.
Dans un monde où l’excès guette souvent les grands formats, Goliath incarne l’intelligence de la puissance : celle qui sait captiver sans assourdir, et qui laisse derrière elle une impression durable, presque mythique.